Les moutons

La 1re tonte des brebis

Ce premier chantier de tonte était un moment important pour nous : une fois les brebis « mises à nu », nous allions pouvoir constater le résultat de nos 6 premiers mois de travail… En effet, nous avons acheté ce troupeau il y a six mois, donc au début de la période hivernale. Nous ne les avons pas rentrées en bâtiment de tout l’hiver : elles ont donc agnelé (mis bas) dans les champs. On peut par la suite juger l’impact de ses pratiques à l’état d’engraissement ou de maigreur des brebis, lors de la tonte.

Le tondeur, Julien, est un éleveur de Landes de Bretagne du pays de Lannion, parrain et maître de stage de Léo lors de sa CIAP* avant l’installation. Il a donc pu nous donner un avis également ! (CIAP : Coopérative d’Installation en Agriculture paysanne, dispositif créé par l’association Agriculture paysanne pour accompagner les porteurs de projet à l’installation).

Mais l’état des brebis n’est pas le seul indicateur de leur bonne santé : la qualité de leur laine également. De plus, c’est un produit que nous aimerions valoriser, et la filière laine en Bretagne fourmille d’initiatives, un réel réseau est créé et ne demande qu’à s’élargir. Nous avons donc invité des professionnels de la laine, pour trier nos toisons et donner leur avis sur la laine des Landes de Bretagne.

Nos brebis sont maintenant prêtes pour l’été ! Merci aux collègues cités et aux petites mains qui nous ont bien aidés à rendre ce chantier agréable : Dominique et Denis pour le service !

Les mâles

Les mâles sont choisis et échangés avec d’autres éleveurs de Landes de Bretagne, membres du Conservatoire des races et adhérents de l’association de préservation de la race « Denved ar Vro » (Moutons des Pays de Bretagne).

La laine

Lors de la 1ère tonte des brebis, nous avons invité des professionnels de la laine pour trier nos toisons et donner leur avis sur la laine des Landes de Bretagne.

Fabien, Marion, Clothilde et Brigitte ont répondu présents !

Clothilde et Brigitte vendent de la laine à tricoter 100 % française et bretonne en grande partie, sous la marque Bouclelaine. Elles trient les toisons lors de la tonte chez les éleveurs, comme chez nous, ou dans leur atelier à Landerneau dans le Finistère. Les toisons sont envoyées à laver en Haute-Loire puis à filer et teindre dans la Creuse. Elles sont venues découvrir les toisons de nos brebis, en cherchant une qualité précise : la douceur, obtenue notamment grâce à l’absence de poils de jarre, plus durs que la laine. Cette douceur est indispensable pour ne pas tricoter un pull qui gratte !

Elles sont reparties avec 40 kg de laine, soit un peu moins de 20 toisons de brebis. Nous avons hâte d’avoir leur avis sur le tricotage du fil issu des Landes de Bretagne…

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter directement leur site internet : https://www.bouclelaine.fr/.

Marion est la créatrice de Gloan Glav, literie artisanale en laine bretonne basée à Bulat-Pestivien dans les Côtes-D’Armor. Elle aussi récolte et trie la laine directement dans des élevages bretons. Elle confectionne ensuite des matelas en laine, mais également des futons, couchages d’appoint, sur-matelas, couettes, oreillers, literie bébé, coussins, coussins de sol, tapis de yoga, semelles en laine feutrée et des projets sur-mesure… là encore, le mieux est de visiter son site internet : http://gloanglav.fr/. Marion cherche dans la laine de la douceur, elle aussi, de la solidité et… de la couleur ! C’est pourquoi la laine brune à grise de certaines Landes l’intéressait.

Fabien est éleveur de Landes de Bretagne lui aussi, dans le Morbihan. Il est l’un des créateurs d’une démarche d’éleveurs de races anciennes du sud de la Bretagne, qui souhaite valoriser leurs laines, sous toutes ses formes possibles… et nous aimerions rejoindre ce mouvement, donc affaire à suivre ! Ils et elles souhaitent faire un stock de laine à feutre. Pour Fabien cette journée a également été l’occasion d’apprendre à trier pour le fil et de savoir si les Landes de Bretagne possédaient cette qualité. Nous ne sommes donc pas déçus de l’avis des créatrices de Bouclelaine !

Les agneaux

Nous laissons les agneaux le plus tardivement possible avec leur mère : jusqu’à environ 6 mois. Passé cet âge, ils pourraient commencer à saillir des brebis ou des agnelles… C’est au cours de la tonte des brebis que nous sevrons les agneaux mâles. Les femelles ont plus de chance et restent encore un peu avec leurs mères, jusqu’à ce que nous introduisions les béliers début juillet : le moment de la reproduction, appelée la lutte. Nos lots de brebis, moutons, agneaux et agnelles évoluent donc au cours de l’année. Chacun de ces troupeaux n’a pas les mêmes besoins nutritifs : à nous de bien suivre et de ne pas nous y perdre !

Agnelage

Les brebis agnèlent* en plein air et sans assistance, en grande majorité (*agneler : mettre bas ou donner naissance à un agneau). Elles ont conservé un instinct maternel : elles élèvent bien leurs agneaux et éduquent leurs agnelles, chose importante pour nous, car nous renouvelons le troupeau en choisissant parmi leur descendance. L’éducation des agnelles et jeunes brebis se fait aussi en veillant à laisser des brebis de tous âges dans le troupeau : nos plus vieilles brebis ont 12 ans.

La chienne de berger

Lors de ces changements de parcelles, Léo est assisté d’Osty, chienne de berger de race Kelpie. Cette race originaire d’Australie est le résultat d’un croisement entre un Border Collie… et un Dingo australien ! En effet, lors de leur arrivée en Australie, les premiers colons écossais ont ramené leurs chiens de troupeau Border Collie (race emblématique aujourd’hui la plus utilisée dans la conduite de troupeaux à travers le monde), qui se sont hybridés avec le chien sauvage endémique de ce continent : le dingo australien ; de là est né l’ » Australian Working Kelpie », un chien infatigable, rustique et passionné de mouton !

Le pâturage dynamique

Nous menons les moutons en pâturage dynamique : les changements de parcelles interviennent tous les deux-trois jours. Par ce rythme, nous essayons d’éviter aux moutons de manger l’herbe trop basse, trop proche de la terre, pour éviter qu’ils ne se parasitent de trop. Cela permet aussi de revenir le plus tard possible sur les parcelles, pour laisser du temps de repousse à la végétation et éviter le surpâturage.

Le milieu

Nous utilisons donc la mosaïque de milieux présents sur la ferme : des prairies semées qui permettent une bonne croissance et une bonne finition des agneaux, mais également des landes, parcours boisés, prairies humides, prairies « naturelles » (prairies anciennes, non ressemées depuis des années)… Ces milieux, loin de nous paraître moins productifs que la prairie implantée d’espèces sélectionnées, offrent en fait de nombreux avantages : abris naturels dans les parcelles, grâce aux buissons de noisetiers, d’ajoncs, de genêts… ; adaptation au climat et au site d’implantation, ce qui leur permet d’être résistants aux aléas climatiques, et surtout, grâce à leur biodiversité, offre à la viande saveur et typicité.